Vos chrysanthèmes en pot viennent de terminer leur spectaculaire floraison automnale et vous vous demandez s’il faut les jeter ou s’il existe un moyen de les conserver ?
Contrairement aux idées reçues, ces plantes vivaces peuvent parfaitement survivre à l’hiver et refleurir l’année suivante, à condition de leur prodiguer les soins appropriés.
La période post-floraison représente un moment crucial dans le cycle de vie de ces fleurs emblématiques de l’automne.
Avec les bonnes techniques et un peu de patience, vous transformerez vos chrysanthèmes d’une saison en véritables investissements floraux durables.
Comprendre le cycle naturel des chrysanthèmes
Les chrysanthèmes suivent un rythme biologique bien précis qui détermine leur capacité de survie. Ces plantes originaires d’Asie sont naturellement programmées pour fleurir lorsque les jours raccourcissent, généralement entre septembre et novembre. Après la floraison, la plante entre dans une phase de repos végétatif essentielle à sa régénération.
Cette période de dormance permet au système racinaire de se renforcer et à la plante d’accumuler les réserves énergétiques nécessaires pour la prochaine saison de croissance. Les variétés Chrysanthemum morifolium cultivées en pot possèdent cette capacité de pérennité, même si l’industrie horticole les commercialise souvent comme des plantes annuelles.
La taille post-floraison : une étape fondamentale
La taille des chrysanthèmes après floraison constitue l’intervention la plus importante pour assurer leur survie. Cette opération doit être réalisée dès que les fleurs commencent à faner, généralement fin novembre ou début décembre selon les régions.
Technique de taille appropriée
Munissez-vous d’un sécateur bien aiguisé et désinfecté. Coupez toutes les tiges florales à environ 10 centimètres du sol. Cette hauteur permet de conserver quelques bourgeons dormants tout en éliminant les parties affaiblies de la plante. Évitez de tailler trop ras, car les petites pousses restantes protègent la souche du froid.
Retirez toutes les feuilles jaunies ou abîmées qui pourraient devenir des foyers d’infection. Les résidus de taille ne doivent pas être compostés s’ils présentent des signes de maladie, mais plutôt éliminés avec les déchets verts.
Stratégies d’hivernage selon votre région
L’hivernage des chrysanthèmes varie considérablement selon votre zone climatique. Les régions aux hivers doux permettent un hivernage en extérieur, tandis que les zones plus froides nécessitent une protection ou un stockage à l’abri.
Hivernage en extérieur (zones USDA 7 à 9)
Dans les régions où les températures descendent rarement sous -5°C, vous pouvez laisser vos pots à l’extérieur. Placez-les contre un mur exposé sud pour bénéficier de la protection et de la chaleur résiduelle. Surélevez les contenants sur des cales pour éviter que l’eau stagne au fond des soucoupes.
Appliquez un paillis protecteur de 5 à 10 centimètres d’épaisseur autour de la souche. Utilisez des feuilles mortes, de la paille ou des copeaux de bois. Ce paillis isole les racines du froid et maintient une humidité stable.
Hivernage en local frais (zones plus froides)
Pour les régions où le thermomètre chute régulièrement sous -10°C, un hivernage en local frais s’impose. Une cave, un garage non chauffé ou une véranda maintenant des températures entre 0 et 5°C conviennent parfaitement.
Réduisez progressivement les arrosages dès octobre pour préparer la plante à cette période de repos. En local frais, un arrosage mensuel léger suffit pour maintenir le substrat légèrement humide sans jamais le détremper.
Gestion de l’arrosage pendant la période de repos
L’arrosage des chrysanthèmes en dormance requiert une approche mesurée. L’excès d’humidité représente le principal ennemi de ces plantes durant l’hiver, provoquant la pourriture des racines et la mort de la souche.
Contrôlez l’humidité du substrat en enfonçant votre doigt à 2-3 centimètres de profondeur. Si la terre reste humide, reportez l’arrosage. Un substrat légèrement sec vaut mieux qu’un sol détrempé. Les chrysanthèmes en repos consomment très peu d’eau et leurs besoins hydriques diminuent drastiquement.
Signes d’un arrosage inadéquat
- Excès d’eau : apparition de moisissures blanches ou grises à la surface du sol, odeur de moisi, ramollissement de la base des tiges
- Manque d’eau : substrat durci et craquelé, retrait de la motte par rapport aux parois du pot
Préparation du réveil printanier
Le réveil des chrysanthèmes s’amorce généralement entre mars et avril, selon votre localisation géographique. Les premiers signes se manifestent par l’apparition de petites pousses vertes à la base de la souche.
Dès l’observation de ces nouvelles pousses, augmentez progressivement la fréquence des arrosages. Sortez les pots hivernés en local frais pour les exposer à la lumière naturelle, mais évitez le plein soleil immédiat qui pourrait choquer la plante.
Rempotage et renouvellement du substrat
Le rempotage printanier stimule la reprise végétative. Utilisez un mélange composé de terreau universel de qualité, de compost mûr et de sable grossier pour améliorer le drainage. Les proportions idéales sont : 50% terreau, 30% compost, 20% sable ou perlite.
Examinez attentivement le système racinaire lors du dépotage. Éliminez les racines noircies ou molles avec un couteau propre. Des racines saines présentent une couleur blanche à beige clair et une texture ferme.
Fertilisation et reprise de croissance
La fertilisation des chrysanthèmes reprend dès les premiers signes de croissance active. Commencez par un engrais équilibré (NPK 10-10-10) dilué de moitié par rapport aux recommandations du fabricant. Cette approche progressive évite de brûler les jeunes racines encore fragiles.
À partir de mai, passez à un engrais plus riche en azote pour favoriser le développement du feuillage. Un apport bimensuel suffit jusqu’en juillet, période où vous devrez privilégier un engrais riche en phosphore et potassium pour préparer la future floraison.
Programme de fertilisation annuel
| Période | Type d’engrais | Fréquence |
|---|---|---|
| Mars-Avril | Équilibré NPK 10-10-10 | 1 fois par mois |
| Mai-Juillet | Riche en azote NPK 15-5-10 | 2 fois par mois |
| Août-Septembre | Riche en P-K NPK 5-15-15 | 1 fois par semaine |
Prévention des maladies et parasites
Les chrysanthèmes affaiblis par l’hivernage deviennent plus sensibles aux attaques parasitaires et fongiques. Une surveillance régulière permet d’intervenir rapidement avant que les problèmes ne s’aggravent.
Les pucerons représentent les premiers visiteurs indésirables du printemps. Ces insectes colonisent les jeunes pousses tendres et affaiblissent la plante en prélevant la sève. Un traitement au savon noir dilué à 2% élimine efficacement ces parasites sans nuire à l’environnement.
Maladies fongiques communes
L’oïdium et la rouille constituent les principales menaces fongiques. Ces maladies se développent dans des conditions d’humidité élevée et de mauvaise circulation d’air. Espacez suffisamment vos pots et évitez d’arroser le feuillage pour limiter leur propagation.
En cas d’infection déclarée, supprimez immédiatement les parties atteintes et appliquez un fongicide à base de cuivre ou de soufre selon les recommandations du fabricant.
Techniques de multiplication pour renouveler vos plants
La multiplication des chrysanthèmes permet de renouveler vos plants et d’obtenir des sujets plus vigoureux. Le bouturage reste la méthode la plus simple et la plus fiable pour reproduire fidèlement vos variétés préférées.
Prélevez des boutures de 8 à 10 centimètres sur les nouvelles pousses printanières. Choisissez des tiges fermes sans boutons floraux. Retirez les feuilles de la moitié inférieure et plantez dans un mélange de terreau et sable humide.
Maintenez les boutures à l’ombre partielle avec une humidité constante. L’enracinement s’effectue généralement en 3 à 4 semaines. Une fois les racines bien développées, rempotez individuellement dans des contenants de 12 centimètres de diamètre.
Optimisation de la floraison future
Pour obtenir une floraison spectaculaire l’automne suivant, plusieurs techniques permettent d’optimiser la formation des boutons floraux. Le pincement des tiges constitue la méthode la plus efficace pour obtenir des plants touffus et florifères.
Pincez l’extrémité des tiges lorsqu’elles atteignent 15 centimètres de hauteur, puis répétez l’opération sur les nouvelles pousses jusqu’à la mi-juillet. Cette technique stimule la ramification et multiplie le nombre de points de floraison.
La gestion de la photopériode influence la qualité de la floraison. Les chrysanthèmes étant des plantes de jours courts, évitez tout éclairage artificiel près de vos plants à partir d’août pour ne pas perturber leur cycle naturel de floraison.


