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L’automne représente la période idéale pour installer un kiwier dans votre jardin.
Contrairement aux idées reçues, cette plante grimpante originaire de Chine s’adapte parfaitement au climat français, même dans les régions les plus froides.
La plantation en octobre offre à l’arbuste le temps nécessaire pour développer son système racinaire avant l’arrivée des gelées hivernales.
Cette technique de plantation automnale présente des avantages considérables par rapport à une installation printanière. Le sol conserve encore la chaleur accumulée durant l’été, favorisant l’enracinement, tandis que les pluies d’automne assurent naturellement l’arrosage des jeunes plants. De nombreux jardiniers français ont adopté cette méthode avec succès, obtenant des récoltes généreuses dès la troisième année.
Pourquoi octobre est le mois parfait pour planter vos kiwis
La plantation d’octobre tire parti des conditions climatiques spécifiques de cette période. Les températures douces, oscillant entre 10 et 18°C selon les régions, créent un environnement optimal pour l’établissement des racines. Le kiwier, scientifiquement appelé Actinidia, profite de cette fenêtre météorologique pour s’ancrer solidement dans le sol.
Les précipitations automnales maintiennent une humidité constante autour des racines, réduisant considérablement les besoins en arrosage manuel. Cette autonomie hydrique permet aux plants de se concentrer sur leur développement racinaire plutôt que sur la survie face au stress hydrique.
L’activité biologique du sol reste intense en octobre. Les micro-organismes continuent leur travail de décomposition et d’enrichissement, créant un substrat nutritif idéal pour accueillir les nouvelles plantations. Cette synergie naturelle favorise une reprise rapide et vigoureuse des kiwiers.
Choisir les bonnes variétés selon votre région
La France métropolitaine se divise en plusieurs zones climatiques, chacune adaptée à des variétés de kiwis spécifiques. Cette sélection détermine largement le succès de votre plantation.
Régions du Nord et de l’Est
Dans les départements du Nord-Pas-de-Calais, de la Picardie et de l’Alsace-Lorraine, privilégiez les variétés rustiques comme Actinidia arguta. Cette espèce supporte des températures descendant jusqu’à -25°C. Les cultivars ‘Ananasnaya’ et ‘Geneva’ offrent une excellente résistance au froid tout en produisant des fruits savoureux de petit calibre.
La variété ‘Hayward’ femelle, associée au mâle ‘Atlas’, convient à ces régions si vous disposez d’un abri contre les vents froids dominants. Ces plants nécessitent une protection hivernale les deux premières années.
Régions de l’Ouest et du Sud-Ouest
La Bretagne, les Pays de la Loire et l’Aquitaine bénéficient d’un climat océanique tempéré favorable aux kiwis classiques. La variété ‘Hayward’ y prospère naturellement, produisant des fruits de gros calibre très appréciés commercialement.
Pour optimiser la pollinisation, plantez un pied mâle ‘Tomuri’ pour 6 à 8 pieds femelles. Cette proportion garantit une fructification optimale sans encombrer inutilement l’espace de culture.
Régions méditerranéennes
Le Languedoc-Roussillon, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse permettent la culture de variétés plus exigeantes en chaleur. ‘Bruno’ et ‘Monty’ s’épanouissent dans ces conditions, offrant des récoltes précoces dès septembre.
Attention toutefois aux étés caniculaires : prévoyez un ombrage partiel durant les heures les plus chaudes pour éviter le stress thermique des plants.
Préparation du terrain : les étapes cruciales
La réussite de votre plantation repose sur une préparation minutieuse du sol. Cette étape, souvent négligée, conditionne pourtant la croissance future de vos kiwiers.
Analyse et amendement du sol
Effectuez un test de pH du sol à l’aide d’un kit disponible en jardinerie. Les kiwis préfèrent un sol légèrement acide à neutre, avec un pH compris entre 6,0 et 7,0. Un sol trop calcaire nécessite un amendement avec de la tourbe blonde ou du compost de feuilles mortes.
Testez le drainage en creusant un trou de 50 cm de profondeur que vous remplissez d’eau. Si l’eau stagne plus de 24 heures, améliorez le drainage en incorporant du sable grossier et des graviers dans les 60 premiers centimètres de terre.
Enrichissement organique
Incorporez généreusement de la matière organique : 5 à 10 litres de compost bien décomposé par mètre carré. Cette addition améliore la structure du sol, sa capacité de rétention d’eau et sa richesse nutritionnelle.
Le fumier de cheval composté depuis au moins un an constitue un excellent amendement. Évitez le fumier frais qui pourrait brûler les jeunes racines et favoriser le développement de champignons pathogènes.
Travail du sol
Bêchez la zone de plantation sur 80 cm de largeur et 60 cm de profondeur. Cette préparation profonde permet aux racines de s’étendre facilement et améliore la pénétration de l’eau et de l’air.
Cassez les mottes et retirez soigneusement les racines de mauvaises herbes vivaces comme le chiendent ou le liseron. Ces adventices concurrencent fortement les jeunes kiwiers pour l’eau et les nutriments.
Installation des supports : anticiper la croissance
Les kiwiers sont des plantes grimpantes vigoureuses pouvant atteindre 8 à 10 mètres de longueur. L’installation d’un système de palissage robuste avant la plantation évite de perturber ultérieurement les racines.
Choix du système de palissage
Le palissage en T constitue la solution la plus efficace pour une culture familiale. Installez des poteaux en acier galvanisé de 2,5 mètres de hauteur, enfoncés de 80 cm dans le sol. L’espacement entre poteaux ne doit pas excéder 4 mètres pour maintenir une tension suffisante des fils.
Tendez trois rangées de fil de fer galvanisé de 2,5 mm de diamètre : la première à 50 cm du sol, la seconde à 1,20 m et la troisième à 1,80 m. Ces hauteurs permettent un étalement progressif de la végétation.
Alternative : la pergola
Pour un effet décoratif, optez pour une pergola en bois traité ou en métal. Cette structure offre un ombrage naturel appréciable en été tout en supportant le poids considérable des fruits mûrs. Prévoyez une hauteur minimale de 2,20 m pour faciliter la circulation en dessous.
Renforcez les points d’ancrage avec des sabots métalliques scellés dans du béton. Le poids d’un kiwier adulte chargé de fruits peut atteindre plusieurs centaines de kilogrammes.
Technique de plantation pas à pas
La plantation proprement dite suit une méthode précise qui maximise les chances de reprise. Respectez scrupuleusement chaque étape pour garantir le succès de votre installation.
Préparation des plants
Achetez vos kiwiers en conteneur plutôt qu’à racines nues pour une plantation d’octobre. Les plants en pot s’adaptent mieux aux conditions automnales et reprennent plus facilement.
Trempez les mottes dans un seau d’eau tiède pendant 15 minutes avant plantation. Cette hydratation préalable facilite la reprise racinaire et évite le choc de transplantation.
Démêlez délicatement les racines qui font le tour du pot. Cette opération, appelée « chignonnage », stimule l’émission de nouvelles radicelles et prévient l’étranglement racinaire.
Creusement et plantation
Creusez un trou de plantation deux fois plus large que la motte et de même profondeur. Les parois du trou doivent être rugueuses pour faciliter la pénétration des racines dans le sol environnant.
Mélangez la terre extraite avec 30% de compost mature. Cette préparation crée un substrat de transition entre la motte et le sol naturel, favorisant l’extension progressive du système racinaire.
Positionnez le plant de façon que le collet affleure le niveau du sol. Une plantation trop profonde favorise les maladies du collet, tandis qu’une plantation trop haute expose les racines au dessèchement.
Finitions et arrosage
Rebouchez progressivement en tassant légèrement la terre autour des racines. Évitez un compactage excessif qui nuirait à l’aération du sol et à la pénétration de l’eau.
Formez une cuvette d’arrosage d’un diamètre de 60 cm autour du plant. Cette dépression canalise l’eau vers les racines et évite le ruissellement.
Arrosez copieusement avec 10 à 15 litres d’eau par plant. Cet arrosage de plantation chasse les poches d’air et assure un contact intime entre les racines et la terre.
Soins post-plantation pour l’hiver
Les soins post-plantation conditionnent la survie hivernale de vos kiwiers. Ces gestes simples mais essentiels préparent les plants à affronter leur premier hiver.
Paillage protecteur
Étalez une couche de paillis organique de 10 cm d’épaisseur autour de chaque plant, en maintenant un espace de 10 cm autour du tronc. Utilisez des écorces de pin, de la paille ou des feuilles mortes broyées.
Ce paillage remplit plusieurs fonctions : protection contre le gel, conservation de l’humidité, limitation des mauvaises herbes et enrichissement progressif du sol par décomposition.
Protection hivernale
Dans les régions aux hivers rigoureux, installez un voile d’hivernage autour des jeunes plants. Cette protection textile laisse passer l’air et la lumière tout en créant une barrière contre les vents froids et les gelées tardives.
Attachez les jeunes pousses au support avec des liens souples pour éviter la casse par le vent. Utilisez des attaches en raphia ou des liens en caoutchouc qui s’adaptent à la croissance du bois.
Surveillance et entretien
Contrôlez régulièrement l’état du paillis et complétez-le si nécessaire. Les intempéries et les oiseaux peuvent le disperser, réduisant son efficacité protectrice.
Vérifiez l’absence de rongeurs qui pourraient s’attaquer à l’écorce des jeunes plants. Installez des grillages de protection si des dégâts sont constatés dans votre secteur.
Cette méthode de plantation automnale, testée et approuvée par de nombreux jardiniers français, vous garantit des kiwiers robustes et productifs. La patience des premiers mois sera récompensée par des récoltes abondantes qui régaleront toute la famille pendant de nombreuses années.
