Cette condition touche de nombreux propriétaires de chiens qui se sentent démunis face à la détresse de leur animal.
Aujourd’hui, je partage avec vous les méthodes qui ont fonctionné.
Comprendre l’anxiété de séparation chez le chien
L’anxiété de séparation n’est pas un caprice. C’est un véritable trouble comportemental qui se manifeste lorsque le chien est séparé de son maître ou de la personne à laquelle il est attaché.
Les symptômes à reconnaître
Votre chien souffre peut-être d’anxiété de séparation s’il présente certains de ces comportements :
- Aboiements ou hurlements excessifs dès que vous partez
- Destruction d’objets, particulièrement près des portes ou fenêtres
- Comportement d’évasion (tentatives de fuite)
- Élimination inappropriée (même si le chien est propre)
- Hypersalivation
- Comportements compulsifs (léchage excessif, tourner en rond)
- Perte d’appétit en votre absence
Il est important de distinguer l’anxiété de séparation de l’ennui. Un chien qui s’ennuie peut aussi faire des bêtises, mais les comportements anxieux sont généralement plus intenses et se produisent dans les 30 minutes suivant votre départ.
Les causes possibles
Plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement de l’anxiété de séparation :
- Un changement dans la routine familiale (déménagement, nouvel emploi)
- Un traumatisme (abandon, séjour en refuge)
- Une séparation précoce de la mère et des frères et sœurs
- Un lien trop fusionnel avec le maître
- L’âge (les chiens âgés peuvent développer une forme d’anxiété similaire à la démence)
- Certaines races semblent plus prédisposées (comme les Border Collies ou les Bergers Allemands)
Solutions pratiques pour aider votre chien anxieux
Face à ce problème, pas de solution miracle, mais plutôt une approche globale qui demande patience et constance. Voici les stratégies qui ont fait leurs preuves.
Modifier vos routines de départ et d’arrivée
Nos rituels de départ (prendre les clés, mettre son manteau) deviennent des signaux d’alerte pour le chien anxieux. Pour désamorcer cette association :
- Effectuez vos rituels de départ sans partir (prenez vos clés puis asseyez-vous)
- Variez votre routine de préparation
- Ignorez votre chien 15 minutes avant de partir
- Restez calme lors de votre départ, sans grandes effusions
- À votre retour, attendez que votre chien se calme avant de le saluer
L’exercice physique : un allié précieux
Un chien fatigué est généralement plus calme.
Voici quelques activités efficaces :
- Promenades dynamiques avec moments de course
- Jeux de recherche ou de rapport d’objet
- Parcours d’agilité improvisés
- Natation (pour les chiens qui aiment l’eau)
L’idéal est de planifier ces activités 30 minutes à 1 heure avant votre départ pour que votre chien ait le temps de se calmer.
La stimulation mentale : occuper l’esprit du chien
L’ennui aggrave l’anxiété. Laissez à votre chien des occupations qui stimuleront son cerveau pendant votre absence :
- Jouets distributeurs de friandises (Kong, balles puzzles)
- Tapis de fouille où cacher des friandises
- Os à mâcher longue durée
- Jouets interactifs
Une astuce qui fonctionne bien : préparez un Kong rempli de nourriture humide et congelez-le. Votre chien mettra plus de temps à le vider et associera votre départ à cette récompense.
L’apprentissage de la solitude progressive
Cette méthode demande du temps mais reste la plus efficace sur le long terme. Il s’agit d’habituer progressivement votre chien à rester seul :
- Commencez par vous éloigner de quelques pas dans la même pièce
- Augmentez progressivement la distance (allez dans une autre pièce)
- Fermez brièvement la porte
- Sortez quelques minutes, puis revenez
- Allongez progressivement la durée d’absence
La clé est de ne jamais revenir quand le chien manifeste son anxiété (aboiements, grattements), mais d’attendre un moment de calme.
Créer un espace sécurisant
Votre chien a besoin d’un endroit où il se sent en sécurité pendant votre absence :
- Aménagez un coin confortable avec son panier
- Laissez-y un vêtement portant votre odeur
- Utilisez des phéromones apaisantes (Adaptil)
- Limitez éventuellement l’espace accessible (mais sans enfermer le chien dans un espace trop restreint)
Certains chiens se sentent plus en sécurité dans leur caisse de transport si celle-ci a été correctement introduite comme un lieu positif et non comme une punition.
La musique et les sons apaisants
Le silence amplifie les bruits extérieurs qui peuvent stresser votre chien. Laissez une radio ou une télévision allumée à faible volume. Il existe même des playlists spécialement conçues pour les chiens anxieux sur les plateformes de streaming.
Quand faire appel à un professionnel
Si malgré vos efforts, l’anxiété persiste ou s’aggrave, n’hésitez pas à consulter.
Le vétérinaire : première étape indispensable
Avant toute chose, consultez votre vétérinaire pour :
- Exclure un problème médical sous-jacent
- Discuter des options de traitement
- Obtenir une référence vers un comportementaliste
Dans certains cas, un traitement médicamenteux temporaire peut être nécessaire pour permettre à votre chien d’être suffisamment détendu pour apprendre de nouveaux comportements.
Le comportementaliste canin : un expert précieux
Un comportementaliste pourra :
- Évaluer précisément la situation
- Élaborer un programme personnalisé
- Vous enseigner les techniques adaptées à votre chien
- Suivre les progrès et ajuster la méthode
Les approches complémentaires
En complément des méthodes comportementales, d’autres approches peuvent aider.
Les vêtements de compression
Les manteaux anti-anxiété comme le Thundershirt exercent une pression légère et constante qui peut apaiser certains chiens, sur le même principe que l’emmaillotage pour les bébés.
Les compléments alimentaires et remèdes naturels
Certains produits peuvent avoir un effet calmant :
- L-théanine
- Tryptophane
- Complexes à base de plantes (valériane, passiflore)
- CBD pour chiens (à discuter avec votre vétérinaire)
Attention toutefois à ne pas les utiliser comme solution unique, mais comme soutien à l’approche comportementale.
La garde alternative : une solution temporaire
Pendant que vous travaillez sur l’anxiété, envisagez :
- Un dog-sitter ou promeneur qui passe en milieu de journée
- Une garderie canine quelques jours par semaine
- Le co-sitting avec d’autres propriétaires de chiens
- Emmener votre chien au travail si c’est possible
Ce qu’il faut éviter absolument
Certaines pratiques peuvent aggraver l’anxiété de séparation :
- Punir votre chien pour les dégâts causés en votre absence
- Adopter un second chien uniquement pour résoudre ce problème
- Enfermer le chien dans un espace trop restreint s’il n’y est pas habitué
- Faire de grandes effusions avant de partir (« tu vas me manquer »)
- Changer constamment de méthode sans laisser le temps aux résultats d’apparaître
La constance et la patience sont vos meilleurs alliés. Les progrès peuvent prendre des semaines, voire des mois, mais ils sont possibles.
Prévenir l’anxiété de séparation
Si vous venez d’adopter un chiot ou un chien, voici comment prévenir le développement de l’anxiété :
- Habituez votre chien à rester seul dès son plus jeune âge
- Apprenez-lui à se détendre dans son panier même quand vous êtes présent
- Évitez de céder à toutes ses demandes d’attention
- Créez des moments où il doit s’occuper seul même en votre présence
- Variez les personnes qui s’occupent de lui
Ces habitudes précoces peuvent faire toute la différence pour l’équilibre futur de votre compagnon.
| Symptôme | Solution possible |
|---|---|
| Destruction | Exercice physique + jouets à mâcher |
| Aboiements | Radio + désensibilisation progressive |
| Élimination inappropriée | Sortie prolongée avant départ + visite en milieu de journée |
| Comportements compulsifs | Consultation vétérinaire + enrichissement environnemental |
L’anxiété de séparation est un défi, mais pas une fatalité. Avec de la patience, de la constance et les bonnes méthodes, la plupart des chiens peuvent apprendre à vivre sereinement les moments de solitude. N’oubliez pas que chaque petit progrès compte et que le bien-être retrouvé de votre compagnon vaut tous les efforts du monde.


