Depuis 2008, le festival joliment nommé « Villes des musiques du monde » organise la « Cité des marmots », une initiative qui réunit 440 écoliers de Seine-Saint-Denis. Après plusieurs mois de répétitions, les enfants présenteront, les 11 et 12 mai 2016, un concert.
L’objectif du festival « Villes des musiques du monde », via la « Cité des marmots » : fédérer des personnes grâce à des thématiques liées au multiculturalisme, au vivre-ensemble dès le plus jeune âge. 440 écoliers s’attèlent à la réalisation d’un projet musical et éducatif, soutenu par le ministère de l’Education nationale.Entourés par une cellule pédagogique (professeurs, directeur) et artistique (metteur en scène, musiciens intervenants), les enfants sont invités à suivre une initiation musicale avant d’aborder l’interprétation scénique. La « Cité des marmots » explique vouloir « révéler des personnalités d’élèves en difficulté scolaire qui prennent confiance en eux grâce à cette pratique artistique ». On peut donc ajouter, à la multitude de compétences qu’offre l’association aux élèves, une dimension psychologique louable.
Pour cette 16ème édition, « la Cité des marmots » nous emmène dans le sud, en Méditerranée, carrefour des cultures. Pour Charlotte Le Gall, responsable de la communication de l’événement, le spectacle propose à des enfants de « participer à un projet collectif, se découvrir », et leur « redonner le goût du travail à des élèves en difficulté ».
Le Sud donne de la voix
Et force est de constater que nos chers petits « Marmots » se sont tout de suite approprié le thème. Charlotte Le Gall constate ainsi que la Méditerranée a des résonances particulières auprès des enfants : « En Seine-Saint-Denis, il y a une richesse des cultures. Certains enfants connaissent déjà des chansons populaires. ». Les enfants seraient-ils en terrain conquis ? Oui, mais « cela n’a pas toujours été le cas » selon sa représentante qui souligne la diversité géographique de l’événement : « Nous avons déjà consacré un festival au thème lié à la Colombie ou à Madagascar, les enfants étaient un peu moins au fait. »
Cette édition 2016 est baptisée « L’Andalousie des marmots », en référence à « l’al-andalus », contrée historique de la péninsule ibérique véritable pont entre la Méditerranée et l’Occident, symbole de la mixité des cultures. On devine la volonté sous-jacente de revenir à des fondamentaux de sérénité, dans une actualité qui montre que le dialogue entre les religions est plus que jamais nécessaire. Et pour ce faire, la « Cité des marmots » nous présente un parcours initiatique mêlant chants, donc, mais aussi cuisine avec les « Mezze musicaux », rite de partage de cuisines méditerranéennes que les parents des élèves auront concocté. Il y a aussi le « Jeu de l’ouïe », qui parcourt douze siècles d’histoire à l’aide d’un petit jeu de dés agrémenté de sons rappelant cette période faste de l’âge d’or andalou.
Une région du globe à laquelle le festival avait déjà rendu hommage. L’année passée, ce furent des danseuses et des chanteuses de flamenco qui rendirent hommage à celle qu’on surnommait « La Petite Espagne ». Au-delà d’avoir une portée artistique, l’événement a une empreinte sociale et solidaire qui mérite d’être soulignée : faire dialoguer en rythme des cultures et milieux sociaux différents.
Voici ce que cela avait donné :
L’idée est tellement belle que « Villes des musiques du monde » a décidé de s’exporter à Marseille, où la « Cité des marmots » devient la « Cité des minots ». Le Chœur des minots, accompagné de la Compagnie Rassegna, partage d’ailleurs le 19 mars la scène du Chapiteau au Docks des Suds pour y chanter la Méditerranée.
La « Cité des marmots » en chiffres
- 2500 enfants, depuis 2008, ont bénéficié de ce parcours artistique
- 100 enseignants et 4800 parents ont accompagné le projet