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Arabe et acteur … Deux facteurs incompatibles pour une carrière épanouissante ? Amrou Al-Kadhi, anglo-irakien, partage son parcours et ses difficultés à se voir proposer autre chose que des rôles de terroriste.
D’accord, le titre est un peu de la provocation gratuite… Mais c’est l’esprit d’une tribune publiée le 23 février 2017, sur le média britannique The Independant. L’acteur Amrou Al-Kadhi revient sur sa carrière et les difficultés pour un Arabe de se voir proposer autre chose que des rôles de terroristes. “Je travaille en tant que professionnel en Angleterre depuis l’âge de 12 ans – et mon héritage arabe m’a confronté à certains horribles profils raciaux dans l’industrie. Mon premier job à 14 ans (Dans Munich de Steven Spielberg) m’a fait apparaître comme le fils d’un terroriste islamique. Inutile de le préciser, c’était une introduction explosive dans le showbusiness“, raconte-t-il en guise d’introduction.
“J’ai maintenant 26 ans, et dans ma carrière, on m’a envoyé environ 30 scripts où l’on me demandait de jouer les terroristes à l’écran”
Il ajoute : “J’ai maintenant 26 ans, et dans ma carrière, on m’a envoyé environ 30 scripts où l’on me demandait de jouer les terroristes à l’écran.” D’après son expérience, si certains rôles n’étaient pas dans ce registre, ils servaient comme “antagonistes aux héros blancs”. Si l’après 11 septembre a clairement permis la multiplication des rôles “d’Arabes” à l’écran, le progrès est tout relatif. “C’est déprimant de se dire qu’American Sniper est un des plus gros succès au box-office dans l’histoire du cinéma […] dans un film où Bradley Cooper tue des acteurs Arabes anonymes pendant près de deux heures“, dénonce ainsi l’Anglo-irakien.
Cette tribune, éclaire non seulement un problème de l’industrie du cinéma, mais se veut aussi un plaidoyer pour la victoire de Moonlight aux Oscars en tant que meilleur film. “Un message urgent”, qui aura peut-être bien retenti depuis dimanche soir…
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