Supprimée en 2013, la Hongrie vient de rétablir la détention de tous les migrants entrés sur son territoire. L’ONU condamne cette mesure.
Le Parlement hongrois a adopté, mardi 7 mars, le rétablissement de la détention systématique de tous les migrants entrés sur son territoire. Supprimée en 2013 sous la pression du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) et de l’UE, cette mesure est vivement critiquée par ces dernières. Elle prévoit des zones dites “de transit” aux frontières avec la Croatie et la Serbie, en attendant la décision finale suite à leur demande d’asile. D’après l’AFP, “cette mesure s’appliquera tant aux nouveaux venus qu’aux demandeurs d’asile déjà hébergés dans le pays, au nombre de 586 en février.”
Lors d’un point presse, précise 20 Minutes, “une porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a déclaré que son agence était « profondément inquiète » au sujet de cette nouvelle loi qui prévoit « la détention automatique de tous les demandeurs d’asile, parmi lesquels de nombreux enfants ».” Pour elle, “cette loi viole les obligations de la Hongrie vis-à-vis des lois internationales et de l’Union Européenne et va avoir un impact physique et psychologique terrible sur des femmes, des enfants et des hommes qui ont déjà beaucoup souffert […] les enfants ne doivent jamais être détenus sous aucune condition.”
La Hongrie contre l’UE ?
Le Premier ministre du pays, Viktor Orban, n’en est pas à sa première provocation. Il avait d’ailleurs reconnu en janvier que la réintroduction d’une telle mesure, contraire au droit européen, irait “ouvertement contre l’UE”.
En 2016, 29.432 migrants ont déposé une demande d’asile en Hongrie, seuls 425 ont obtenu l’asile. D’ailleurs, une large majorité de ces demandeurs d’asile ont repris la route vers d’autres pays européens.
Selon le ministère de l’Intérieur, 345 migrants sont arrivés en Hongrie depuis le 1er janvier 2017.