Depuis près de deux mois, une partie du Cameroun est coupée d’Internet. Un élément révélateur d’une situation qui s’enlise, au risque de s’engluer dans un régime autoritaire ?
Cela fait quatre mois qu’une crise s’enlise dans les régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Alors que les meneurs parmi les contestataires sont en prison, Internet est coupé depuis près de deux mois. Une situation pourtant très peu couverte par les grands médias. La raison ? Une différence de traitement envers la minorité anglophone et l’incompréhension avec les communautés francophones.
« Comme avec deux frères »
Sur RFI, une femme témoignait dans un reportage diffusé il y a quelques jours. Pour elle, « c’est comme avec deux frères. Quand un père discrimine et montre ouvertement à l’un de ses fils qu’il est moins aimé que son autre fils, des conflits ne peuvent pas manquer de voir le jour dans la maison. Par contre, si ce père fait l’effort de nouer un lien avec ses deux enfants et montre à chacun autant d’intérêt, si les deux enfants savent qu’ils sont aimés de la même manière, il y aura beaucoup de joie dans la famille.»
Couper Internet, une mesure « soft » des dictateurs et régimes autoritaires
Au vu de cette crise, c’est la coupure d’Internet qui commence à agiter sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, Pierre Haski, dans un article de L’Obs, explique pourquoi cet élément est important. A la question « pourquoi aborder la question du Cameroun ? », il répond : « Parce que l’accès à internet est considéré par les Nations unies, depuis 2012, comme un droit de l’homme, et que couper les réseaux fait désormais partie de l’arsenal répressif “soft” des dictateurs et régimes autoritaires. »
D’ailleurs, un hahtag #BringBackOurInternet (« Ramenez notre Internet », en français) a fait son apparition sur les réseaux sociaux. Une situation dénoncée par Edward Snowden, dans un tweet posté fin janvier…
This is the future of repression. If we do not fight it there, it will happen here. #KeepItOn #BringBackOurInternet https://t.co/UCzV1kN2Wx pic.twitter.com/uwzy8uhtpi
— Edward Snowden (@Snowden) 25 janvier 2017