Le médiatique imam de Bordeaux s’insurge contre ces « délinquants religieux » qui utilisent la religion à des fins « criminelles ». Nous l’avons invité à nous expliquer les causes de ce terrorisme qui prend l’Islam en otage. Et nous donne les clés pour le combattre.
L’Islam doit-il être contextualisé ?
Bien sûr, mais il y a des jeunes qui n’en ont pas les moyens. Certains ne voient pas l’Islam comme une religion, mais comme une identité. Contextualiser l’Islam n’est pas leur problème. Ce travail de réforme doit être fait par des savants de l’Islam, des théologiens. Les jeunes ne consomment que ce qu’on leur offre comme produit. Et les produits qu’ils consomment aujourd’hui ne se trouvent pas dans les universités, ni dans les mosquées, mais sur Internet.
L’école a-t-il un rôle à jouer ?
Cela doit passer par l’école, effectivement. Depuis la maternelle, nos enfants ont eu le temps d’en apprendre beaucoup sur le monde, d’avoir des outils de compréhension, de critique. Le fait religieux doit être introduit dans l’enseignement scolaire. La religion fait partie du monde, de l’histoire. Sous prétexte de laïcité, on a refoulé l’enseignement du fait religieux, et nous récoltons les fruits de l’ignorance et de ses effets. Il n’y a jamais eu de culture religieuse en France, de façon générale. L’école de la République garde les traces de cette laïcité de combat. Ce qui fait que les enseignants n’ont pas de culture religieuse, les historiens n’ont pas une connaissance approfondie des religions. Il y a donc une réticence à l’égard du fait religieux qui, même si elle figure dans les programmes, n’est pas enseignée.
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